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JMFRAIXE
5 août 2013

Anglais

Anglais (l’anglais, les Anglais, Roosbeefs)

 

L’approche de ces gens bizarres d’un pays tout aussi étrange ne manque pas d’interpeller les mangeurs de grenouilles, suivant la dénomination archétypale généralement admise outre-Manche (autres archétypes, comme, nos amis belges, nos cousins italiens, ces lourdaux d’allemands (mieux, pour les plus anciens, ces salauds de boches). Dans l’esprit des « britishs », les Français qui, d’une manière générale, n’ont rien de commun avec le pays qu’ils aiment, sont des gens parfaitement détestables, prétentieux, nationalistes chauvins (certes, tous en connaissent un qui échappe à cette règle mais l’exception ne fait que la confirmer). Si on le leur disait, ils ne comprendraient pas que les Français pensent exactement la même chose d’eux.

 

Bien entendu la première des explications qu’il est possible d’extraire de siècles d’oppositions, de conflits, de haine, n’ayons pas peur des mots, vient du fait détestable qu’Anglais et Français ne parlent pas la même langue, avec des comportements face à ce fait indiscutable, absolument différents :

 

Pour un Anglais passable, pas trop sûr de lui, pas impérialiste ni homosexuel (bon, d’accord mais il y en a), qui ne pense pas à Waterloo (belle déculottée tout de même de ce, même pas Français, Napoléon  (1)  chaque fois qu’il prend le train à la gare éponyme, regrette que les Français soient incapables de comprendre leur langue et, pire que tout, quand ils la parlent, avec un accent impossible de vulgarité, pour un Anglais de la gentry londonienne, ils les appellent volontiers balbutiantsglophones.

 

Pour un Français, le monde entier est supposé être francophone (la plus belle langue que le monde leur envie). Et puis, ces Anglais n’ont commencé à franchir le stade de l’onomatopée animale qu’à l’arrivée de Guillaume le Conquérant, Français comme chacun sait (Dieu et mon Droit ! Is’nt it).

 

Encore aujourd’hui, malgré la persévérance des Français pour convaincre leurs meilleurs ennemis que, quand un coq chante, il crie Cocorico ! Les Français pensant tout simplement reproduire le cri émit par le gallinacé que les Anglais, eux,  traduisent par un cock-a-doodle-doo !  A-t-on déjà entendu un  coq chanter ainsi, pensent les Français ? C’est sans doute pour cela que les Anglais les appellent frogies (ils mangent les grenouilles et, en plus aiment çà !).

 

Ces gens sont décidément bien bizarres qui traduisent dans leur langue le cri des animaux !

 

Toutefois, les Français sont bien obligés de constater que « ces gens-là » ont un sens inné de leur logique et, si au cœur de la bataille ils crient « Dieu et mon Droit » en invoquant Guillaume le Conquérant, leur Reine et sa devise, le Français assez bêtement, pesant à un match de boxe (au demeurant inventé par les Anglais), leur répondent, joignant le geste à la parole « tiens prends toujours mon gauche !». Et, en plus ils en rient, les bougres…

 

 

____________

(1). Un Corse, vous vous rendez compte ? A Fontenoy, les Français envoyaient du personnel stylé, fréquentable : «  Messieurs le Anglais, tirez les premiers ! ». Ces gens avaient à peine fait la traversée du retour sur Londres où ils avaient un dîner à la Cour qu’ils glosaient : « Un Corse, vous vous voulez

rire ! Ça un peuple ? – tout au plus une peuplade avec quelques Français, abâtardis de Grecs, Arabes ou autres méditerranéens.

 

 

Une des grandes différences entre eux est que les Français n’ont aucune mémoire : Waterloo ? Qu’est-ce donc d’autre qu’une gare ? Trafalgar, pas la moindre idée. Ils ne cherchent même pas la bataille qu’ils auraient gagnée sur les « roosbeefs ». Ils ne s’en souviennent même pas. J’entends d’ici votre commentaire, Messieurs les Anglais : « évidemment, il n’y en a pas ! ». Que penser d’eux quand ils sont persuadés que Toulouse Lautrec est l’affiche d’un match de rugby (sport que  les Anglais leur ont appris également!).

 

 

Il faut aussi insister sur un fait historique incontesté, la France ne perd jamais une guerre, à peine une bataille (les Français ont perdu une bataille, mais ils n’ont pas perdu la guerre Général de Gaulle) ; si cela arrivait c’est qu’elle aurait été trahie : par le temps, par la défection d’un ennemi qui n’a pas eu la courtoisie d’arriver où il était attendu,  par des circonstances, diverses et variées. Il faut noter que les plus grands souvenirs français de batailles correspondent à des défaites : Reichshoffen, Camerone, Bazeilles, Diên Biên Phu (Vive le petit Napoléon et la IV° République !). Certes, il y a Austerlitz, Eylau, Arcole, Rivoli mais, à la fin, ce sont les Anglais qui gagnent.

 

Voyez la Communauté économique européenne : les Anglais n’en voulurent pas. Ils proposaient une « zone de libre échange ». Voyant que, sur ce coup, ils avaient perdu, ils négocièrent un statut de Membre, pour ce qui les arrangeait, laissant aux autres ce qui les aurait trop engagés. Finalement, ils ont tout ce qui les favorise et refuse le reste. Ils sont tellement forts, leur diplomatie tellement fine qu’ils occupent même à leur tour la Présidence européenne (pourquoi à leur tour ?), eux qui sont dedans mais aussi dehors ? Les ennemis les plus farouches de la « P.A.C. » (politique agricole commune) sont, vous l’aurez deviné, les Britanniques et pourtant, c’est la reine d’Angleterre qui reçoit les plus grosses subventions des Européens ! Le fameux :  I want my money back  de Thatcher était en réalité un cri contre la  monarchie anglaise, sorry Milady…

 

Pour les français qui ont de la mémoire (dans le meilleur des cas, sélective), au rang des trahisons anglaises ils inscrivent Mers-el-Kébir, en oubliant que Winston Churchill avait proposé au gouvernement français de Bordeaux que l’Angleterre et la France ne forment qu’un seul en même pays pour mieux lutter contre les Nazis, sans succès. Les Français avaient déjà été trahis, par eux-mêmes !

 

Autre travers bien original : à la question how do you do, ils vous retournent la question à l’identique :  how do you do  montrant bien par là qu’ils n’ont rien à foutre de votre santé et que la leur ne vous regarde pas. Je dirais que le parfait équilibre « demande – réponse »  est parfaitement discourtois.

 

Les Juifs, eux, ont au moins la politesse de faire semblant. Quand vous demandez à un juif comment il se porte, tout étonné que l’on puisse s’intéresser à sa pauvre et modeste santé, il a de la reconnaissance et s’enquière à son tour de la vôtre, sans toutefois répondre à votre demande : « et vous ». L’on ne sache pas si cette question appelle un autodiagnostic circonstancié mais  cela a tout de même une autre gueule, non ? Pour ce qui me concerne, il m’arrive d’être tout de même énervé par cette modestie toute chrétienne, si j’ose dire. J’ai finalement trouvé une réponse qui me satisfait :

- comment allez-vous ?

   Et vous ?

   Pareil ! ».

 

Le Français aime bien avoir le dernier mot !

 

Les Anglais haïssent les Français (je mets une lettre capitale à Français, persuadé que je suis que les Anglais n’en mettent pas) mais laissons cela et parlons d’une de ces qualités que les Anglais revendiquent : le « fair play ». C’est vrai qu’ils ont inventé ce concept ou, en tout cas, le revendiquent. Voyez, par exemple, dans la situation que l’Europe connaît, la réaction des Anglais face aux décisions économico-politiques françaises. « On va taxer les revenus à 75% au-delà du million d’Euro. Certes, il s’agit d’un dogmatisme populacier passablement ridicule mais, c’est notre droit. Aussitôt, dignes « fouteurs de merde », les leaders britanniques et ce que l’on a l’habitude d’appeler justement la « presse de caniveau » applaudissent à grands cris : « Merci stupides Français nous allons, pour vous aider à aller dans cette direction, dérouler le tapis rouge pour accueillir vos industriels chez nous et créer de bons emplois pour notre peuple ». Déclaration relayée par le maire de Londres, vous savez ce blondinet vulgaire, même si sortant probablement d’Eton, aux cheveux à la couleur artificielle, avec une touche de féminité poissarde refoulée. En France, nous qui avons Nadine Morano nous connaissons bien cette engeance. Laissez-moi vous dire qu’avec des amis semblables nous n’avons pas besoin d’ennemis !

 

Et pourtant nous aimons bien les Anglais qui eux ne nous le rendent guère.

 

Il n’est donc pas étonnant que des centaines de milliers ces Français travaillent à Londres. Pourquoi ? Pour avoir du travail, même mal payé, logeant dans des appartements horriblement chers. Ils y trouvent même souvent du plaisir car l’Anglais, chez lui, n’est pas désagréable, souvent même hospitalier, drôle, plein d’autodérision, bref un homme très fréquentable. Leurs femmes aussi accueillent très sympathiquement ces expatriés qui valent tout de même mieux que les membres, certes respectables, des anciennes colonies : french touch, flair, kiss ? D’ailleurs nous avons un nombre probablement équivalent de Britanniques vivants en France : des villages entiers dans le Sud-Ouest sont tenus par ces gens au comportement très civil, beaucoup se sont même mis au français avec bonheur et un délicieux accent. Alors, pourquoi  ces préventions, ces préjugés, pourquoi tant de haine ? Les relais de l’opinion publique ou autres Instituts de sondage nous mentiraient-ils ?

 

Il faut bien reconnaître que les Français, pris individuellement, ne s’aiment pas non plus entre eux et ne tarissent pas de commentaires peu amènes sur ces ploucs de Creusois (la plupart ne savent pas où se trouve le département de la            Creuse !), ces voleurs de Marseillais, etc. une certaine retenue, leur interdit de parler des Lyonnais qui, eux, ne se privent pas de conchier les Parisiens, ne s’étant jamais remis de ne plus être la capitale des Gaulle.

 

D’abord, l’Histoire : Récit remasterisé de nos oppositions historiques :

 

Nous n’avons jamais contesté aux Anglais la propriété de leur terre, même si le Duc de Normandie, Guillaume I° de Normandie – dit le Conquérant -  était le vassal du roi de France et, à ce titre, lui devait hommage. En toute bonne règle monarchique, l’Angleterre devenait suzeraine du roi de France. Non seulement ses successeurs ne l’acceptent pas mais au contraire revendiquent des territoires français qui leur reviendraient par mariage, succession ou autres conquêtes. Ils font la guerre au roi de France pour les re (sic) conquérir.

 

Ce fut la guerre dite de cent ans (116 en réalité).

 

Comme dans tous les conflits, il y eu des hauts et des bas pour les deux partis. Finalement, grâce soit rendue à Jeanne d’Arc, les Anglois maudits furent boutés hors de France. Nous étions en 1475, cela ne nous rajeunit pas. Pouvons-nous dire ? Oui, nous le pouvons : ils ne nous pardonnèrent jamais. Alors que ces conflits furent,  non pas ceux de deux peuples mais de deux monarchies avides d’accumulation de biens et de pouvoirs et ce sont les peuples qui restèrent pleins de haine. Les peuples sont bien sots…

 

Et puis, il y eut toutes ces guerres de rois, pour un oui, pour un non et puis il y eut la révolution française et  bientôt, Napoléon I°.  10 ans de piquettes pour les tuniques rouges, puis Waterloo. Notre superbe, fut rabaissée et la victoire anglaise, inscrite dans les chemins de fer britanniques de la même façon que la Royale Marine obtint la Trafalgar square,  au centre de Londres, grâce à Nelson  is’nt it ?

 

Peut-être aussi que dans leur subconscient, l’aide que nous apportâmes aux Américains pour  mettre la perfide Albion dehors, lors de leur guerre d’indépendance, avec notre héros La Fayette, n’est toujours pas passée. Que dire des exocets, missiles qui infligèrent à de lourdes pertes à la marine britannique, pendant la « guerre des Malouines ». Stupide guerre faite à l’Argentine qui voulait récupérer les iles du même nom (en français, Falkland in english) que l’Argentine était, d’un certain point de vue, en droit de récupérer ?

 

C’était bien la peine… Quand ils vont, dans leurs maisons du  Sud-Ouest, ils prennent le train à la gare d’Austerlitz quand les Français vont à Londres, ils arrivaient à Waterloo (Maintenant St Pancrace) !

 

En réalité ces deux peuples s’adorent. Je suis persuadé que si l’un d’eux venait à disparaître (évidemment dans l’esprit des Anglais, ce serait celui de France, ce qui n’est pas le cas des Français qui perdraient là l’opportunité, chaque année, de les battre au Rugby, hélas pas souvent).

 

Note concernant les résultats : Le résultat d’un match de rugby contre (on ne dit pas avec) l’Angleterre c’est comme la température extérieur ; il y a le score objectif et celui ressenti ; l’autre ne s’en remettrait pas : perdre un ennemi aussi fidèle n’est pas concevable ; c’est bien pour cela que plusieurs centaines de milliers de Britanniques sont venus mourir glorieusement en France pendant les deux guerres mondiales. Ils pensent que la Gloire des Britanniques (GB) restera pour l’éternité d’avoir conservé leur pays invaincu attendant que les nazis débarquent pour les rejeter à la mer. Mais que serait-il arrivé si ces derniers avaient tenté et réussi la traversée ?

 

En fait je pense que les Anglais et les Français se jalousent ; ils déplorent, de part et d’autre, leurs défauts et s’envient  leurs qualités. Ces serait un peu stupide de les mettre ensemble dans un même pays. Ils sont si bien chacun de leur côté avec leurs certitudes.

 

La monarchie.

Ils ont la Reine ! Moi, à l’idée de devoir dire à une femme, ou à un homme, « votre majesté », me donne de l’urticaire, fut-il ou elle Représentant (e) de Dieu sur terre pour les Anglicans. Pourtant j’ai beaucoup de sympathie pour la Reine Elizabeth, avec son français à l’accent exotique. Je me souviens de sa première venue en France, peu de temps après son couronnement, fraîche, modeste, jolie : « souveraine ».

 

Mais depuis, quelle succession de scandales, tromperies en tout genre, cocufiages, relations homosexuelles, mort violente d’une princesse, divorcée du prétendant direct à la couronne, peut-être enceinte d’un Arabe, vous vous rendez compte ? Certains disent même exécution d’icelle, sous le pont de l’Alma, sous  lequel il ne fait pas bon de faire  le zouave…

 

Pourtant il n’est que de voir la Reine dans son carrosse doré lors des grandes cérémonies, pétrie de suffisance et de componction, saluant la foule à la manière du Pape, archaïque, désuette, grotesque, accompagnée de sa cour de vieux,  soi-disant militaires, bardés de décorations comme de vulgaires apparatchiks soviétiques de la belle époque stalinienne, devant  « un Peuple d’enfants jouant avec ses Lego ! ». Un Peuple qui, soutient le système monarchique, qui, lui, accumule pour son « royal usage », la fortune qu’il (le Peuple) a créée. Nous voyons là une grande différence avec les Français qui coupent la tête de leurs roi et reine et se font posséder par ceux qu’ils mettent au pouvoir, en toute démocratie républicaine…  Ce n’est pas tellement mieux mais on a sa fierté !

 

Nous avons de bonnes raisons de critiquer ce peuple-là, s’identifiant à cette couronne d’un autre âge à la prétention impériale, à l’orgueil démesuré. Que dire de son engouement actuel, réel ou supposé, pour la naissance de ce royal baby, sachant que le chômeur n’y trouvera certainement pas son compte mais les hommes d’affaires anglais, eux,  leur profit ?

 

La République

Mais, sérieusement, notre système est-il véritablement meilleur ?

 

Revoyez, en mémoire, la suffisance de Giscard et son fameux « au revoir », ses amitiés africaines pourvoyeuses de diamants ;  le visage de tribun romain de François Mitterrand, dominant son époque et ses interlocuteurs d’une prétention de parvenu, cultivant les ambiguïtés de croyances, d’amitiés. Faisant, sur la fin de sa vie, apparaître une fille adultérine, nourrie par la République  ;  revoyez Chirac et sa cour de P. respectueuses, tenant table ouverte à la charge des Français ; devrais-je évoquer Sarkozy et ses problèmes conjugaux : prenant pour lui, la femme qu’il venait de marier à Jacques Martin, cocufié par celle-ci dans des épisodes vaudevillesques, bling bling de nouveau riche  de type B.O.F. et, pour finir, Hollande, délaissant la mère de ses quatre enfants pour prendre une « journaliste » de presse people pour la déstabiliser et pire   lui faire perdre l’élection présidentielle à laquelle elle se présentait !

 

Non, Messieurs les Anglais, nous n’avons décidément rien à nous envier. Nous sommes réciproquement, victimes de nos fantasmes qui nous font mettre au pouvoir nos frères en crétinerie et prétention !

 

Restons donc  comme nous sommes, de chaque côté du chanel, que nous ayons le plaisir de se rencontrer pendant les vacances dans le pays de l’autre, pour mieux nous critiquer, nous mettre en boîte et avoir dans le courant de l’année suivant ces rencontres l’opportunité de parler de tout ce qui est bien dans nos pays respectifs avec cette réserve : l’Angleterre ? Très bien, j’adore, quel dommage qu’elle soit habitée par des Anglais ! Je suis persuadé qu’il en est de même pour vous, s’agissant de la France et des Français : Restons donc, fraternellement ennemis et passons à autre chose !

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